La kabbale est une tradition ésotérique du judaïsme qui vise à comprendre les mystères de la création et de l’univers. Le mot “kabbale” vient de l’hébreu קבלה (Qabbala), qui signifie “réception” ou “tradition”. La kabbale est considérée comme la “Loi orale et secrète” donnée par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï, en même temps que la “Loi écrite et publique” (la Torah).

Le Kabbaliste distingue dix niveaux dans son approche globale du multivers continu, de l’univers multidimensionnel.
Ces dix mondes sont appelés numérations, sephiroth en hébreux.
Chaque monde correspond à un état de conscience particulier, à une expérience spirituelle liée à une condition physique, fréquemment symbolisées par un Palais (ou un Château) qui éventuellement pourra être visité en rêve ou perçu sous forme de vision.
1. Kether
> La Couronne : la Galaxie, la Voie Lactée, la Source ultime, inaccessible, la lumière étincelante, aveuglante.

2. Chokmah
> La Sagesse : le Zodiaque et ses douzes signes, le système solaire au complet, le blanc mat devenant presque gris, appliqué couche après couche, inlassablement.

3. Binah
> La Compréhension : Saturne, le Temps, la solitude, l’avarice naturelle des gens âgés, le noir profond de l’espace ; un château écossais en ruines, isolé, de nuit, surplombant un loch insondable aux eaux sombres.

4. Chesed
> La Bonté, la Miséricorde : Jupiter, l’azur, la puissance clémente, paternelle, magnanime ; un vaste, confortable et rassurant palais présidentiel néo – classique du XIXe siècle, au fronton orné de cornes d’abondance sculptées, richement meublé, avec ses ors, entouré de ses jardins fleuris et de sa fontaine élégante.

5. Guéburah
> La Force : Mars, l’effort, la sueur, la guerre cruelle et nécessaire parfois, le courage, le fer, le sang, le rouge ; le puissant château médiéval crénelé et ses ouvrages défensifs aux hautes murailles épaisses, défiant sur sa butte rocheuse, aride et escarpée, toute menace extérieure.

6. Tiphereth
> La Beauté : le Soleil, l’équilibre, l’harmonie, la lumière, l’or ; sous un ciel d’azur profond, un parfait palais classique, du style Versailles, aux volumes équilibrés, très lumineux de par ses vastes ouvertures, ses glaces multiples, ses marbres blancs, ses jeux de lumières et ses reflets, son écho.
7. Netzach
> La Victoire : Vénus, le Vert, la Nature toujours victorieuse car renaissant en ces cycles, sa sexualité séduisante ; une fabrique, une folie, au sens architectural de ces termes, soit un élégant pavillon champêtre de rencontre galante, de style rococo, aux meubles prenant la pose, recouvert de soieries sensuelles, privilégiant les couleurs pastel, perdu dans une nature exubérante où se rencontre d’édénique animaux, licornes souples et musculeuses.

8. Hod
> La Gloire, la Splendeur : Mercure, la couleur orangée, la figure du Mage ou du Kabbaliste ; telle la mythique bibliothèque d’Alexandrie : une belle bibliothèque ancienne, vaste et labyrinthique, aux ressources infinies, occultes, en ses multiples rayonnages, avec ses étages aux nombreux et longs couloirs, aux portes s’ouvrant sur la célébration de quelques mystères oubliés, avec aussi ses tours, ses souterrains incertains et ses cryptes ombreuses abritant parfois un Laboratoire Secret.

9. Yesod
> La Fondation : la Lune, le froid réceptacle de la lumière, le reflet aux contours incertains, brumeux, argentés, l’horizon violacé derrière les nuages le soir ; un palais vénitien au moment du Carnaval, perdu au milieu des canaux, avec ses glaces et ses miroirs où se mirent de fantasques masques, complexes, précieux, cachant des visages silencieux, blancs, poudrés, ornés de mouches et de perles.

10. Malkouth
> Le Royaume : la Terre, ici – bas, maternelle patrie nourricière, stable, fixe, couleur de feuilles d’automne, marron roux ; la chaumière d’une aïeule bien aimée, à l’orée de la forêt, une petite ferme troglodyte pleine de souvenirs heureux ; le refuge toujours accueillant, toujours ouvert, où l’on est bien reçu, bien nourri à table, sans poser de questions, jamais, et où l’on s’endort enfin, au chaud, totalement rassuré…

Source : Le Secret de l’Alchimiste, Séverin Lobanov
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