Entre attrait pour les nouvelles technologies artistiques et questionnement autour d’enjeux éthiques qu’elles impliquent, j’ai installé l’application AI Mirrors sur mon smartphone.


L’occasion donc de se familiariser avec un ‘smartefact’ nouveau, non dans le but de se créer une girlfriend virtuelle, non pour essayer de faire mieux que dame nature, mais dans la simple perspective de découvrir ce que l’Intelligence Artificielle (dont on nous rebat farouchement les oreilles !) avait à offrir au créatif que je suis.


La notion de co-création n’a jamais été plus prégnante qu’avec l’IA. Car au travail conjoint du modèle, du photographe et du réalisateur s’ajoute un algorithme qui s’enrichit sans cesse des photos que l’on y implémente.


Lors de l’utilisation d’AI Mirror, la phase la plus intéressante est celle du calibrage de la ‘valeur imagine’ qui permet de définir le degré de similarité de l’image générée par rapport à l’image d’origine. Même en choisissant toujours la même valeur, l’image est nouvelle et unique à chaque essai.


La version gratuite de AI Mirrors offre déjà un large éventail de choix quant aux thèmes : « Pixel Art », »Times Square », « Christmas Anime »… Toutefois, si l’on veut découvrir tout son potentiel, l’application incite (avec des publicités systématiques) à souscrire à la version payante ; cela peut être intéressant pour un artiste professionnel mais les simples curieux et les néophytes auront de quoi faire avec la première version.


En outre, les plus belles créations se feront avec les portraits car AI Mirrors n’est pas encore tout à fait au point concernant les photos en pied ou les plans larges. Retour en vidéo sur mes plus beaux portraits IA :
Avec le recul, je dirai que l’Intelligence Artificielle est comme un miroir : elle réfléchit mais ne pense pas. C’est l’alchimie initiale entre le créateur et ses muses qui permet à l’image non pas de briller mais de nous éclairer. Dans tout cela, l’IA est une cosmétique bienvenue mais pas indispensable.


En outre, comme pour toute cosmétique, on la suppose à même d’aider à la prise de confiance en soi dans certains cas mais aussi de pouvoir occasionner une dysmorphophobie dans d’autres contextes. Comme pour les réseaux sociaux, on peut donc s’attendre à des régulations prochaines.


En résumé…
Les plus de l’appli’ :
- La gratuité partielle de l’application (même si l’on sait bien que lorsqu’un outil est gratuit c’est son utilisateur qui devient le produit).
- Une grande facilité de prise en main et une dimension ludique.
- Un large choix de thèmes, du cartoon à la piraterie en passant par le style cyberpunk. Et en plus, le thème le plus cool (« Egyptian Pharaoh ») est inclu dans la version gratuite.
- La possibilité de réguler le degré de liberté que l’algorithme peut prendre par rapport à la photo initiale.


Les moins de l’appli’:
- La récurrence des publicités si l’on se cantonne à la version non – payante.
- La grande variété de choix des thèmes s’appliquant surtout à la version payante ; même si l’on a de quoi faire avec la version gratuite, on en a vite fait le tour.
- Le résultat est très probant avec les portraits mais beaucoup moins avec les photos en pied ou pour saisir le mouvement. Des mises à jour ne seraient donc pas de refus.
- Si l’application est intéressante aussi bien payante que gratuite, elle pose des questions concernant la propriété intellectuelle (et donc les limites de la co-création) et la liberté artistique.


