Vêtement traditionnel et intemporel, le Kimono raconte à lui seul tout un pan de l’histoire du Japon ; porté par des designers talentueux et des prix de plus en plus attractifs, le Kimono se confectionne aujourd’hui une nouvelle renommée !
A la fois digne et pittoresque, le design du Kimono reprend ses droits au sein de la Mode avec un grand M, notamment en s’ouvrant à l’international et en rendant ses prix plus abordables.
Selon une étude de l’Institut de recherche Yano, le marché du Kimono avoisinait les 278,5 milliards de yen (soit 2,1 milliards d’euros) en 2016 alors qu’il culminait à 1 800 milliards de yen (environ 14 milliards d’euros !) en 1975. C’est qu’il s’est éloigné de la vie quotidienne des japonais, n’étant plus porté qu’à l’occasion de rites tels que le mariage ou le Jour du passage à l’âge adulte que les jeunes de 20 ans célèbrent en janvier.
Nommé Kimono, ce mot composé a pour définition littérale : « Chose que l’on porte sur soi » et se prononce « Kiru-mono ». On l’appelle aussi parfois le Gofuku : le vêtement des Wu. Souvent confondu à tort avec les tenus d’arts martiaux, il désignait autrefois tous les types de vêtements, puis vint l’introduction des vêtements occidentaux. Aujourd’hui, il renvoie à cette robe traditionnelle en forme de T qui symbolise à elle seule tous les fantasmes de l’Orient.
Malgré la régularité de sa forme droite et de sa coupe simple – issue d’un savoir-faire ancestrale – le Kimono peut être décoré de multiple façons : couleurs éclatantes, motifs élémentaires ou scènes complexes ; avec des modes de tissages (taffetas, satin damassé, gaze…) tout aussi variés que les tissus qui peuvent être de soie, lin ou encore ramie.
Le choix du Kimono ne se fait pas non plus à la légère ! Une femme le sélectionne selon son statut marital, son rang ou en tenant compte de la formalité de l’événement.
Si le ténébreux Kurotomesode n’est porté que par les mères de mariés et est décoré de moitié, le Furisode est la tenue par excellence de la jeune femme japonaise : il est entièrement décoré et ses manches flottantes peuvent toucher le sol !
Pour la gent masculine (dont les ensembles sont plus strictes) comme féminine, il se porte avec une large ceinture à la taille que l’on nomme « Obi ». Aussi le kimono est-il autant un garant de la beauté que de l’ordre social.
Côté féminin, le Obi nouées dans le dos a pour rôle de différencier la femme japonaise de l’entraîneuse qui elle même ne doit pas être confondue avec la geisha.
Pour nos fiers et valeureux hommes japonais, le kimono se porte toujours du côté gauche au droit, mais pour les défunts, il se porte à l’inversé.
Les manches du Kimono servait également aux combattants à dissimuler leurs armes de temps à autre, même si l’on constate de nos jours que les manches des hommes sont nouées dans le dos.
Il faut garder à l’esprit que le Kimono tire ses origines du kosode, considéré comme un sous-vêtements au VII siècle ; alors que le Japon était sous influence chinoise.
A la faveur des différentes Fashion Weeks, le kimono traverse désormais les frontières. Très onéreux à l’origine, la marché s’organise pour le rendre disponible à la location et les designers tels que Maria Kawahara ou Hiromi Isai rivalisent d’inventivité pour le rendre plus fun !
Alors rejoignez les rangs sans plus attendre ! Faites comme moi : prenez vos machines, préparez vos tissus et cousez ! Le kimono fera-t-il son come back de l’été 2018 ?
par Stéphanie Banza